À travers "Voyages des imaginaires", Federica Matta souhaite faire revivre la grande fresque maritime de Rochefort (Charente-Maritime) et de l’Arsenal des Mers.

Comme au Chili, au Portugal, au Japon, ou récemment à Bordeaux, Federica Matta réanime et transfigure des lieux publics pour permettre aux habitants de développer une autre manière de se rencontrer et de vivre ensemble.

Ici à Rochefort, elle invente un parcours où la diversité et l’histoire des lieux sont autant de sources d’inspiration. Son univers mythologique et poétique, est composé de sirènes, de serpents, de lunes, de soleils, et de textes qui se promènent au gré de la houle et composent un alphabet universel.
Pour réaliser ce parcours, Federica Matta a souhaité créer, dans le cadre d’une résidence, une oeuvre spécialement conçue pour ce lieu que le public de Rochefort puisse s’approprier.

Entrer dans la Corderie avec Federica Matta, c’est pénétrer dans un espace où le visible et l’invisible se répondent : l’édifice de la Corderie et l’art du tressage, comme s’entrecroisent nos visions et nos réalités. Multiples, les images, les mots, les émotions, les rythmes, se confondent en une sensation unique, puissante : poétique. On croise beaucoup de poésie dans les oeuvres de Federica, car prononcer une phrase d’un poème nous sort soudain du quotidien et de l’instant. Cela crée un nouvel espace entre les êtres, nous entraîne sur un territoire commun où nous pouvons « changer en échangeant », pour reprendre les mots du Martiniquais Édouard Glissant.
Une fresque court le long d’un mur, sur 21 mètres. Federica Matta y raconte sa propre rencontre avec Rochefort et ses habitants. Elle invite chacun à se laisser porter par ces images qui dialoguent avec l’univers ambiant, et nous amènent au coeur de nous mêmes, là où vibre notre conscience collective. On y croisera le Roi-Soleil, Pierre Loti, le moulin Hubert… Ainsi, navires, marins, escales de Federica Matta se mêlent aux mythes et aux imaginaires de la Corderie.

À chacun d’y retrouver les éléments qui dialoguent avec la ville. Les lieux d’art public - et la fresque en particulier, par ses dimensions généreuses - sont des espaces privilégiés pour échanger nos visions, nos espérances, nos possibles, à réinventer ensemble.
 
Au retour d’une cloison, un coloriage invite petits et grands à partager un moment, à échanger. À travers la couleur, dit Federica Matta, nous donnons vie aux images, portés par une énergie et un désir communs : une manière poétique et méditative de nous relier à nous-mêmes, aux autres, à notre puissance créative. Ainsi se libère un espace interconnecté : moi-même, toi-même, nous-mêmes.

Ainsi se libère l’inconscient collectif, où pendant que le
geste s’exerce en toute concentration, suivant les lignes à ne pas dépasser, l’esprit s’affranchit de ses limites, et part à la conquête de nouvelles utopies.

La Corderie se fait aussi l’écrin des sculptures, tableaux et dessins de l’artiste, créés au fil des années pour la Martinique, Saint-Nazaire, etc. Ils sont les portes d’entrée, pour accéder aux multiples imaginaires que nous partageons, sans en être toujours pleinement conscients.
Poulpe réalisé par le Centre social René Primevère Lesson - Rochefort.
 
 
     
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Reportage en amont de l'exposition diffusé sur France 3 Atlantique :
 
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